Service public régional de Bruxelles - Bruxelles Logement

INTERVIEW avec la cellule sociale de l’Inspection régionale du Logement : « Nous relogeons plus de 300 Bruxellois par an. »

Si, après une visite de contrôle par l’une des équipes d’inspection, un logement locatif est jugé non conforme, la direction de l’Inspection régionale du Logement (DIRL) peut imposer une interdiction de mise en location et il est possible que le locataire doive déménager. La cellule sociale de la DIRL est chargée de la gestion complète du processus de relogement de ces locataires. Rencontre avec les assistantes sociales, Jorgina Soares et Daniella Jaramillo, et le coordinateur de cellule, Grégory Rase.

Quel est le rôle de votre cellule ?

Jorgina Soares : “Nous assurons un accompagnement social sur mesure aux locataires qui ont dû quitter leur logement non conforme en raison d’une interdiction de mise en location. Cet accompagnement débute par des entretiens individuels pour mieux comprendre les besoins de chaque locataire.”

Daniella Jaramillo : “Nous octroyons également cinq titres de priorité aux locataires inscrits sur la liste d’attente d’un logement social. Nous leur accordons aussi une aide financière pour les frais de déménagement et de loyer.”

Jorgina Soares : “Notre approche proactive nous permet d’adapter spécifiquement notre intervention à la situation du locataire, en fournissant un soutien varié et flexible. Notre implication va donc bien au-delà de la mise en œuvre des tâches administratives.”

La DIRL dispose de cinq logements de transit. Comment gérez-vous ces logements ?

Grégory Rase : “Bientôt, il y en aura neuf. Quatre nouveaux logements de transit sont en cours de chantier et seront prêts à accueillir de nouveaux occupants d’ici la fin de l’année 2024. Ces logements facilitent le relogement des locataires confrontés a l’obligation urgente de déménager à cause de l’état d’insalubrité grave de leur logement et d’une décision d’interdiction à la location. Les locataires peuvent y habiter pendant maximum 18 mois.”

Jorgina Soares : “Les locataires qui entrent en considération pour cette solution de relogement sont sélectionnés en fonction du degré d’urgence ou des difficultés sociales. Nous constituons un dossier et le soumettons pour approbation à notre responsable qui décide si les conditions pour bénéficier d’un logement de transit sont remplies.”

Daniella Jaramillo : “Pour gérer les logements de transit, nous effectuons différentes tâches telles que la réalisation, par un prestataire de services externe, des états des lieux d’entrée et de sortie, l’établissement des conventions d’occupation et l’enregistrement des relevés des compteurs d’énergie et d’eau. Nous veillons au paiement régulier du loyer et effectuons les rappels de paiement si nécessaire.”

Quels sont les principaux défis auxquels vous faites face quotidiennement ?

Grégory Rase : “En raison de la crise du logement à Bruxelles, il est devenu très difficile pour un grand nombre de Bruxellois d’avoir accès à un logement adéquat. La hausse des loyers, les faibles revenus et le manque de logements abordables rendent difficile le relogement.”

Daniella Jaramillo : “Notre rôle de coaching constant avec nos usagers est crucial, surtout face aux nombreux refus rencontrés pendant leur recherche d’un nouveau logement sur le marché locatif. Au bout d’un certain temps, ils sont déçus ou découragés. C’est pourquoi nous continuons à les encourager à ne pas baisser les bras.”

Jorgina Soares : “Nous organisons aussi des tables de logement. Nous fixons un rendez-vous individuel avec l’usager pour l’aider à trouver un logement adéquat. Pendant ce rendez-vous, nous mettons notre ordinateur à disposition du client pour effectuer des recherches sur internet et nous lui donnons des conseils et des astuces sur la meilleure façon de se présenter pour obtenir un rendez-vous pour une visite de logement. Nous l’aidons également à constituer son dossier avec les documents demandés par le bailleur, et le guidons dans la rédaction d’une lettre d’accompagnement soulignant les qualités de sa candidature. La fréquence à laquelle nous organisons les tables de logement dépend du niveau d’autonomie du client.”

Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?

Grégory Rase : “Assurer à nos usagers un relogement sûr et adapté, tout en préservant leurs droits et leur dignité, est notre combat permanent. Chaque situation est unique, ouvrant la voie à une nouvelle aventure humaine qui débute souvent avec d’autres défis en plus du logement. Nos ambitions pour l’avenir sont donc simples : continuer à remplir nos missions essentielles pour nos usagers et collaborer avec les décideurs politiques bruxellois pour trouver des solutions pérennes contre le mal-logement à Bruxelles.”

Jorgina Soares : “Nous relogeons plus de 300 Bruxellois par an. Notre ambition pour l’avenir reste inchangée : poursuivre nos actions avec le même enthousiasme qui nous anime, tout en plaçant l’humain au centre.”

Pour en savoir plus :

Visualisez également la vidéo dans laquelle Jorgina Soares et Daniella Jaramillo présentent les différentes missions de la cellule sociale de l’Inspection régionale du Logement :

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